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DJ Cameroon's Main Sugar Factory Shut After Protest -Witnesses.

Aug 13, 2009 (Dow Jones Commodities News via Comtex) -- YAOUNDE, Cameroon (Dow Jones)-The main factory of state-run sugar firm Societe Sucriere du Cameroun, or Sosucam, was shut down Thursday, following a protest a day earlier by angry workers seeking wage increases, among other things, workers and villagers told Dow Jones Newswires.

It is the second protest at the company in a year, coming after the spokesman of the workers' syndicate was sacked along with other workers seeking higher wages and improvements in working conditions.

Several workers who declined to be named said the new manager of the main sugar-producing factory in Mbandjock, Mr. Iqbal has promised to look into the matter. But the main obstacle they say comes from Cameroonians who own high positions in the company.

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Mbandjock et Nkoteng : Du sucre et la tension sortent de la chaudière
La récente crise sociale qui a culminé avec l'enlèvement du directeur de l'usine, a ravivé les relations entre la Sosucam, son personnel et les riverains. Des rapports sont empreints d'une crise quasi permanente dont l'aliment essentiel est la prospérité de l'entreprise dans cet océan de misère. Dans les deux localités qui abritent l'unité sucrière, sous la cendre du calme revenu au terme de l'intervention de la gendarmerie, se cache un malaise profond.

"Je ne vous parlerai pas. Il n'est pas question non plus de vous rencontrer. Mon récent témoignage à M. Messe m'a causé d'énormes ennuis. Je suis étranger au Cameroun et souhaite de ce fait vivre en paix". Cette réaction du directeur de l'Usine à la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) à Mbanjock, Gaétan Zuel est révélatrice de ce que, sous la cendre du retour au calme dans la contrée après la récente fronde de certains riverains des installations de la localité, couve le feu. Certes, grâce à la mobilisation des forces de gendarmerie par le sous-préfet, Jean Marc Ekoa Mbarga, le calme est revenu dans cette partie du pays. Certes également, l'autorité administrative a tenu plusieurs conciliabules avec les représentants des différentes parties.

Mais le mécontentement est là. Le malaise aussi. Et ils ont le visage de la méfiance qui règne. La preuve, au lendemain du mouvement des 12 et 13 août 2009 ayant abouti à l'enlèvement de M. Zuel, de nationalité mauricienne, la direction de la Sosucam a décidé de la suppression de la navette qui permet de rallier les cités sucrières aux localités des environs via les champs de cannes à sucre. Dans le même ordre d'idées, elle a procédé au bouclage de toutes les désertes à travers l'étendue de ses exploitations agricoles. Dimanche, 30 août dernier par exemple, alors que, du fait d'un bourbier à proximité de l'entrée du complexe de la Sosucam, la circulation venait d'être interrompue entre Mbandjock et Nanga Eboko, non loin de la gare routière à quelques mètres du pont qui conduit au quartier Plateau (Mbadjock), il a fallu l'intervention du sous-préfet venu sous la pluie demander à la direction de Sosucam d'autoriser une déviation dans sa concession.

Dans la rue, ouvertement ou sous anonymat, notables, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes disent leur dépit. Ils accusent l'unité industrielle de Mbandjock de prospérer seule au milieu d'une mer de nécessiteux. Ils déplorent surtout que cette entreprise mise en place en 1964, n'ait pas contribué au développement de son voisinage. Les populations pourfendent ainsi l'indifférence de Sosucam qui ne s'implique pas dans les travaux d'aménagement des voiries de Mbandjock et Nkoteng. Pas plus qu'elle n'a contribué à équiper ou à mettre en place des formations sanitaires et scolaires. L'arrondissement se trouve ainsi à divers endroits sans eau courante dont un forage aurait pu faciliter l'installation. Au plan humain, les populations martèlent l'exclusion dont seraient l'objet les fils du coin "condamnés", pour ceux qui parviennent à se faire recruter et en dépit de leurs certifications, aux tâches de coupeurs de cannes.

Cahier de charges
A l'intérieur de l'entreprise, la situation n'est guère reluisante tant le personnel de l'usine crie aux mauvaises conditions de travail. Aux journées de huit heures de temps dans une chaleur étouffante, se juxtaposent les clivages au plan des traitements. "Pour nous qui travaillons dans la chaudière, au turbinage et aux cuves, il ne faut pas s'étonner que le temps de vie soit court. L'industrie du sucre est ainsi depuis l'époque de la traite négrière: Elle se nourrit du sang des ouvriers. Cette main-d'œuvre sous et mal payée comparée aux salaires des cadres qui culminent à plus de deux millions pour certains. La discrimination est saisissante entre eux et nous qui gagnons entre 60 et 100 000Fcfa", décrie un employé qui n'a souhaité se faire identifier, pour des raisons évidentes. La colère du personnel s'étend à la prise en charge médicale. Pour de nombreux agents rencontrés, la Sosucam traîne des dettes qui n'encouragent pas les formations sanitaires partenaires à prendre convenablement et complètement en charge le personnel comme cela est prévu. A toutes ces récriminations, les responsables de l'entreprise n'ont pas souhaité donner de réponse. A Mbandjock comme à Nkoteng, le reporter de Mutations n'a pu se faire recevoir de quelques membres de la direction. A peine s'est-il laissé dire que Sosucam n'ayant rien codifié de manière formelle avec la localité ni même l'Etat du Cameroun qui lui a concédées les terres, elle ne se sent pas dans l'obligation de réaliser ou d'encourager des activités de développement.

Camsuco
Sous anonymat, un responsable fait cependant savoir que les accusations des riverains et des personnels ouvriers sont quelque peu "démesurées". Pour lui, l'entreprise est partie prenante à différentes activités organisées par les municipalités. Elle contribue à des actions sociales qu'il ne nomme pas, bien qu'il indique par ailleurs que la Sosucam est ouverte à toutes les suggestions. A la question de savoir s'il existe un cahier de charges en rapport avec toutes ces questions, il dit ne rien savoir. A ce propos, le maire de la commune de Mbandjock et ancien responsable des Ressources humaines de Sosucam (à l'époque unique cadre originaire du coin, aujourd'hui à la retraite), René Degaulle Bagdama Amati, croit savoir qu'il n'existe pas de cahier de charges avec la Sosucam. "A la création de cette entreprise en 1965, j'étais là et il me souvient que la direction de l'entreprise qui se constituait de Blancs, Jean Vilgrin (le père) notamment, a initié des aménagements pour la cité. Il en était ainsi de la réfection des résidences des chefs du coin, de la voirie et de l'hydraulique. Cette tendance s'est poursuivie pendant de nombreuses années avec les directeurs généraux successifs dont Jean-Louis Vilgrin, au point de disparaître progressivement notamment avec la concession de Camsuco". Sur cette même question du cahier des charges, d'autres notables de Ndjore, Ndo, Mokombe et Biboto, estiment qu'il en existe un que personne ne retrouve.

Cette question du cahier des charges, en dépit de tout, est au centre de la querelle qui a abouti à l'enlèvement de Gaétan Zuel le 12 août 2009. En effet, pour cause d'une augmentation d'un million et demi sur la masse salariale de ceux des employés payés à la tâche, le chef de service du personnel (qui a, comme cinq autres responsables, apposé sa signature sur le document), a déposé une plainte au commissariat de sécurité publique de Mbandjock contre Marthe Angèle Abomo Bihina pour abus de confiance, faux et usage de faux, etc. Quelques jours plus tard et parallèlement, la direction de Sosucam met fin au contrat de Marthe Abomo (unique cadre originaire de l'arrondissement de Mbandjoick) et l'un de ses collaborateurs. Cependant que les trois autres responsables reçoivent des mises à pied. Suffisant pour que sa communauté, qui le vit comme un ras-le-bol, se mobilise et prenne en otage Gaétan Zuel qui sera libéré grâce à une intervention musclée de la gendarmerie le lendemain.

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La cérémonie de signature du contrat de bail a été présidée hier 19avril2006, par le ministre des domaines et des affaires foncières Louis Marie Abogo Nkono représentant l’Etat du Cameroun et la société sucrière du Cameroun (Sosucam) représentée elle par son président directeur général Louis Yinda.
Cameroun-online/vendredi 21 avril 2006

Ce bail, objet du décret présidentiel n°2006 /087 du 11mars 2006 couvre huit dépendances du domaine national s’étendant sur une superficie globale de 12 000 hectares à Mbandjock, Nkonteng et Lembe-Yezoum dans le département de la Haute Sanaga (Province du centre).

Selon Louis Yinda, la conclusion de ce bail permettra à la Sosucam, non seulement d’entreprendre un vaste programme d’extension de ses plantations de canne à sucre, mais surtout d’accroire sa production, encouragée en ce moment par l’explosion du prix de « l’or blanc » sur le marché international. Ce qui va nécessiter un lourd investissement de plus de 30milliards de F Cfa et un recrutement de personnels subséquent.

Déjà, une redevance annuelle de soixante dix sept millions révisables tous les cinq ans a été remise au receveur des domaines de la Haute Sanaga à reverser au trésor public sa quote-part, aux communes concernées et aux collectivités villageoises. Des conditions qui permettront à la Sosucam de développer ses activités dans un climat serein.

S’agissant justement des communes, le ministre des domaines et des affaires foncières a tenu à préciser à ces dernières que « l’emploi des ressources qui leur sont réservées doit permettre des réalisations d’intérêt général » dans le but de mettre en garde ces élus locaux qui se caractérisent le plus souvent par une gestion pas très saine des biens des communautés.

Au niveau de la sous- région, cette nouvelle acquisition des terres par la Sosucam, vient aussi répondre à la hausse de la demande des exportations. Premier exportateur dans plusieurs pays voisins, et première sucrerie d’expression française au sud du Sahara, la Sosucam qui enregistre actuellement plus 6500 employés entend au plus fort de sa fidélité et de sa réussite managériale, établir sa suprématie dans les marchés.

Fabriquer du Sucre sans canne à sucre

Reste tout du moins un problème majeur à combattre celui de la fraude, la contrebande et la contrefaçon.

Face à la difficulté, Louis Yinda se dit prêt à mener le combat jusqu’au bout. « Faut pas céder » déclare t-il avant d’expliquer que « le sucre Européen objet de la contrebande était subventionné par leur Etat à contrario de celui de la Sosucam qui malgré tout cela se porte aussi bien et est de bonne qualité sur les marchés. »

On ne peut qu’en vouloir en ce moment, à l’Etat, jusqu’ici incapable d’établir des vraies barrières douanières pour freiner cette concurrence déloyale. En deux exercices (2004/2005), la sucrière de Mbandjock a enregistré, des pertes voisines de 11millards de son chiffre d’affaires.

Créé en 1965, le plus grand concessionnaire du domaine privé de l’Etat, la Sosucam, en quarante années d’existence est incontestablement, un pôle de développement incontournable du Cameroun.

Simon Hervé NKO’O
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